Exercice physique : est-ce que l’heure change quelque chose ?
Deux équipes de chercheurs ont analysé différents aspects de l’exercice chez la souris. Ils ont découvert que la productivité de l’activité physique, à la fois d’un point de vue énergétique et musculaire, varie en fonction de l’heure.
Notre rythme circadien, qui dépend de la lumière et de l’obscurité, régule notre physique, notre mental et nos comportements sur un cycle de 24 heures. Les scientifiques savent qu’il influence également notre métabolisme. Mais deux équipes de chercheurs, l’une dirigée par Gad Asher, du Weizmann Institute of Science à Rehovot, à Israël, et l’autre par Paolo Sassone-Corsi de l’université de Californie, aux Etats-Unis, ont décidé d’aller plus loin.
Ils ont exploré la façon dont le moment de la journée peut affecter la réponse du corps à l’exercice. Leurs deux études, publiées par la revue Cell Metabolism, se complètent. Et la réponse est unanime : le rythme circadien joue un rôle essentiel dans la façon dont le corps réagit aux mouvements physiques. « Des études antérieures de notre laboratoire ont suggéré qu’au moins 50 % de notre métabolisme est circadien et que 50 % des métabolites de notre corps oscillent en fonction du cycle circadien. Il est logique que l’exercice en fasse partie », explique Paolo Sassone-Corsi, cité par Medical News Today.
Métabolisme et oxygène
Dans les premiers travaux, l’équipe de Gad Asher a comparé la performance de l’exercice des souris à différents moments de la journée en les plaçant sur des tapis roulants. Ils ont analysé leur capacité à brûler du glucose et des acides gras. Et le soir semble avoir été le meilleur moment. Les chercheurs se sont appuyés sur leurs conclusions pour analyser le rendement de l’exercice chez 12 volontaires humains. En utilisant la consommation d’oxygène comme mesure de l’efficacité de l’exercice, ils ont conclu que les participants avaient aussi de meilleures performances physiques le soir que le matin.
D’autre part, l’équipe de Paolo Sassone-Corsi a également évalué la performance des souris sur un tapis roulant, mais en se concentrant sur les changements que l’exercice produit dans au niveau du tissu musculaire. En adoptant cette approche, ils ont été en mesure d’étudier plus à fond le processus qui mène à la dégradation du glucose et à la combustion des graisses. Résultat : l’exercice aurait un effet plus bénéfique sur le métabolisme en début de phase active, soit en fin de matinée. Il ne reste plus qu’à vérifier ces conclusions chez l’être humain, en tenant compte des comportements qui varient d’une personne à l’autre.